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Le traitement des terres infestées

Purge des terres

Les parties vivaces des renouées étant dans le sol, la purge des terres infestées est l’opération la plus radicale pour éliminer complètement ces plantes. Mais il faut ensuite gérer ces terres et ne pas provoquer la colonisation d’un autre site. L’enfouissement des terres infestées ou leur mise en centres de stockage ne constituent pas des solutions durables, car cela conduit à renoncer à les mettre en valeur. Par ailleurs généralement, seuls les centres de stockage de classe 3 acceptent ces terres et cela à un coût très élevé (plusieurs dizaines d’euros par m3). Des techniques sont par conséquent développées pour traiter les terres infestées sur place ou après exportation.

Concassage des terres

L’élimination complète de la plante que ce soit dans le cadre d’un plan d’actions pour protéger un territoire ou dans le contexte d’un chantier confronté à la présence de ces plantes fait nécessairement appel à des terrassements du fait de la forte profondeur atteinte par les rhizomes (1 m), inaccessible aux outils actuels de traitement du sol. Ces opérations de déblaiements génèrent de véritables difficultés pour déterminer les volumes réels de sols infestés à traiter et une méconnaissance de la partie souterraine conduit d’ailleurs régulièrement les maîtres d’œuvre à majorer excessivement la profondeur déblayée ou à mal prendre en compte l’expansion latérale des rhizomes. Lors d’un chantier, si la profondeur à déblayer peut être fixée (cf profil de sol), il est par contre impossible de définir préalablement l’étendue réelle des surfaces infestées, mais majorer systématiquement celle-ci peut conduire à des surcoûts très importants. C’est donc généralement par une organisation du chantier en plusieurs phases (une phase initiale de travaux suivie de plusieurs nouvelles interventions qualifiées de « reprises ») au cours desquelles, on provoque la repousse des rhizomes erratiques, qu’il est possible de gérer toute la surface infestée.
Une fois déblayés, les sols peuvent ensuite être traités mécaniquement par concassage pour éliminer les renouées asiatiques. Deux protocoles différents existent actuellement, l’un qualifié de concassage-bâchage développé par Boyer M. (Concept.Cours.d’EAU 2006, 2007, 2008a, b, 2010b, a, 2011a, b, 2012d, a, c, b, 2013a, b), et l’autre de neutralisation immédiate des terres par criblage/concassage développé par Moiroud C. (C.N.R.). La première technique du concassage-bâchage a été développée à partir de nombreux essais réalisés en conditions réelles de chantier entre 2006 et 2013. La seconde a été testée avec succès sur plusieurs chantiers depuis 2012.
Les deux protocoles nécessitent des installations de chantier plus ou moins lourdes. Le premier est adapté à partir de petits volumes de terres et le second protocole est indiqué pour des très gros volumes (plusieurs milliers ou dizaines de milliers de m3). Dans le premier protocole, la mortalité des rhizomes est atteinte le plus souvent en 18 mois et la pose d’une bâche en plastique noire sur les terres concassées est indispensable pour empêcher les rhizomes fragmentés de bouturer pendant ce délai par la privation de lumière et les conditions anoxiques. Dans le deuxième, la mortalité est immédiate et la pose d’une bâche sur les terres concassées n’est pas nécessaire. Il est possible que ce soit la fragmentation plus fine des rhizomes et leur échauffement dans la chambre de concassage, qui provoquent leur dessiccation immédiate et leur mortalité.

Compactages des terres

Des essais réalisés par le département de la Savoie sur deux chantiers de plusieurs dizaines de milliers de m3 de sédiments (2008-2011) ont montré que le compactage par couches minces des déblais infestés empêchait la repousse des plantes, bien que les rhizomes restassent encore vivants dans le sol. Cette possibilité de gestion concerne les énormes volumes de déblais infestés générés par certains chantiers et lorsque ceux-ci ne doivent plus être bougés pendant quelques années. Le compactage n’est toutefois pas efficace au niveau de la couche superficielle du remblai pour empêcher les repousses et cette dernière doit être saine ou traitée différemment, par exemple par concassage ou concassage-bachâge.

Mireille Boyer, Concept.Cours.d’EAU SCOP, novembre 2016

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Reynoutria sacchalinensis

Reynoutria x bohemica

Reynoutria japonica

Concept.Cours.d’EAU. 2006. Essai d’éradication mécanique des renouées du Japon par concassage d’un banc alluvial au pont de Grévieux (Ain). Ain – Programme Life Nature. réf 88.

Concept.Cours.d’EAU. 2007. Essai d’éradication mécanique des renouées du Japon au bord de l’Ain. Direction Départementale de l’Equipement. Bourg-en-Bresse. réf 92.

Concept.Cours.d’EAU. 2008a. Arasement des bancs de l’Isère au pont de Gilly. Suivi des effets sur les renouées. Conseil Général de la Savoie. réf 98.

Concept.Cours.d’EAU. 2008b. Essai d’éradication mécanique par concassage des renouées du Japon au bord de l’Isère (Grésy-sur-Isère). Conseil Général de la Savoie. réf 97.

Concept.Cours.d’EAU. 2010a. Eradication des renouées du Japon sur le bassin versant du Buech. SMIGIBA. réf 113.

Concept.Cours.d’EAU. 2010b. Essai d’éradication mécanique des renouées du Japon. VNF. Saone. réf 107

Concept.Cours.d’EAU. 2011a. Essai d’un outil de concassage des sols, le MPH125 (BOMAG), en vue d’éradiquer les renouées du Japon (Sainte-Hélène-sur-Isère). Conseil Général de la Savoie. réf 7

Concept.Cours.d’EAU. 2011b. Essai de concassage-bachâge d’un site infesté par les renouées du Japon dans les gorges de Tabeillon. CABI.

Concept.Cours.d’EAU. 2012a. Arasement des atterrissements de l’Isère – élimination des renouées du Japon – digue de Chamousset. SISARC. réf 11.

Concept.Cours.d’EAU. 2012b. Behandlunb von Japanknôterichbefallsflâchen an der Kinzig mit der Rhizomcrushingmethode. Baden-Wûrttemberg-Regierungspräsidium Freiburg. réf 6.

Concept.Cours.d’EAU. 2012c. Essai d’élimination mécanique des renouées du Japon (Saint-Hippolyte-du-Fort). Syndicat Interdépartemental d’Aménagement du Vidourle et de ses affluents. réf 117.

Concept.Cours.d’EAU. 2012d. Première tranche d’éradication mécanique des renouées du Japon à la confluence Luye-Durance dans les Hautes-Alpes. EDF. réf 125.

Concept.Cours.d’EAU. 2013a. Campagne d’arrachage précoce. Littoral du Lac du Bourget. CISALB. réf 32.

Concept.Cours.d’EAU. 2013b. Essai d’élimination mécanique des renouées du Japon dans le lit de la Cèze (Saint-Ambroix). Syndicat mixte ABCèze. réf 116

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